Je suis sur un petit nuage ☁️
Le jeudi 19 décembre 2024 fut probablement le plus beau jour de ma vie ! Je n’aurais jamais cru dire cela pour une soutenance de thèse, mais il s’avère que c’est vrai : cet événement a signé l’aboutissement de trois longues années de recherche (quatre si on me permet de sortir du cadre CIFRE qui impose de soutenir en 3 ans même en SHS). J’ai été entourée de tous les gens que j’aime et qui ont fait le déplacement afin d’être présents pour moi. Je n’oublierai pas les échanges constructifs avec les membres du jury, l’émotion de ma co-directrice de thèse (et la mienne ! ♥️), la fierté de mes parents et de mes amis.
Étrangement, je n’étais ni stressée ni angoissée le matin où je me suis levée. Ma seule hâte était que tout se finisse rapido presto. Mais une soutenance est un rite de passage qui doit être vécu, apprécié ou détesté, tout dépend des nombreux paramètres initiaux et indépendants de la volonté du candidat ou de la candidate. Je dois dire que nous ne sommes vraiment pas égaux de ce point de vue là. Ma chance n’en est pas une, puisqu’il est évident qu’en retirer un bon souvenir devrait être la norme !
Je me suis rendue à Pau très tôt le matin, accompagnée de mes amis Clémentine et Yannis, venus spécialement depuis Paris pour l’occasion (♥️). Un détour chez le coiffeur plus tard (mon brushing fut balayé en une seconde à cause des bourrasques et de la pluie paloise), puis un déjeuner au Café Europe avec les amis, il était déjà l’heure de préparer la salle.
Et quelle salle ! Un superbe amphithéâtre dans le bâtiment de la Présidence supposé accueillir mes 50 invités. Les personnes conviées ainsi que les membres du jury ont défilé sous mes yeux ; nous n’attendions plus que M. Gauchon, professeur à l’Université Savoie -Mont-Blanc, dont le train arrivait à 14h45. Fort heureusement, ma sœur et mon beau-frère (à quelques infractions du Code de la route) étaient sur le chemin avec lui.
15h. Tout le monde est là. La visio était lancée (un conseil : confiez la tâche de gérer le lien et la visio à quelqu’un d’autre que vous, pauvre doctorant/doctorante assez stressé/e comme ça). J’ai une tendre pensée pour les personnes qui n’ont pas pu être présentes et qui m’ont suivi à distance (merci infiniment). Je me lance aussi… finissant par me rendre compte au bout de deux minutes que mon diapo n’était pas le bon. Décidément, huit ans de conférences à l’université, aucun faux pas électronique à déplorer jusqu’à présent, et il fallait que je me plante le jour le plus important… On se reprend ! On garde son calme, et l’on poursuit, parce qu’on devrait se sentir légitime à parler.
Ma soutenance aura duré plus de 3h. J’étais si heureuse d’entendre que mon travail avait plu, qu’il était qualitatif sur le plan scientifique, et que j’avais réussi à apposer plusieurs petites pierres à l’édifice du savoir. C’était une soutenance parfaite dont je n’avais guère osé rêver ! Les questions s’enchaînaient, les remarques pertinentes aussi.
Quelle libération ! Quand on n’a pas vécu un doctorat, il est difficile de comprendre à quel point nos sujets nous pèsent, flottant toujours dans notre esprit, inconsciemment ou non. Il faut profiter, faire la fête, marquer le coup avec ses amis et sa famille ! Une telle occasion ne se reproduit qu’une fois dans sa vie (sauf si on est assez fou pour se lancer dans un second doctorat !).
Je me sens soulagée et, à la fois, il y a comme une petite impression d’inachèvement. Ma recherche n’est en rien finie ; il reste tant à produire ! Le doctorat n’était que le commencement d’un autre parcours.
J’ai plusieurs projets à mener, puis à terminer : deux ou trois articles avant le mois de février, puis un ouvrage documenté sur Antoine de Roquelaure et sur le concept d’appropriation patrimoniale. De quoi me tenir occupée, moi qui avais peur d’être désœuvrée.
Pour toutes les personnes intéressées par la publication de la thèse, je vous tiendrai au courant de cette avancée. J’ai encore trois mois pour déposer le fichier définitif, mais peut-être verrons-nous apparaître un livre d’ici peu ?