De l’importance de la collaboration

Tous mes récents billets tournent autour de la rédaction de ma thèse. Outre le fait que l’exercice prend la tête des doctorants en fin de parcours, il les oblige à être seuls. Solitude, ambiance monacale contraignante, silence retentissant. Je ne m’en rendais pas compte tant j’ai façonné une bulle autour de moi. Une petite muraille m’évitant la distraction, la paresse et les propositions de sorties si alléchantes. 

Contextualisons un peu cette expérience soudaine où l’on redevient un animal social.

La semaine dernière, j’ai participé à une rencontre UNITA en Italie pendant deux jours. Vivre à l’écart du monde urbain (pour vous situer : ma maison est dans le Gers, département paumé mais parfait pour une retraite spirituelle) m’a contrainte à partir un jour à l’avance, histoire de ne pas arriver en milieu d’évènement. J’ai débarqué à Turin pour mon plus grand plaisir. Les interactions, les échanges sont d’une importance capitale pour mon bien-être. Je l’avais oublié et me retrouver pendant le voyage a été une bouffée d’air frais. Petites angoisses et stress du départ, observation curieuse des voyageurs, peur que l’avion se pose en catastrophe dans les Alpes, relativisme inattendu à l’annonce de la perte de mon bagage entre deux correspondances, la rencontre d’un chauffeur de taxi francophile fan de Chimène Badi et Michel Sardou, les retrouvailles avec Marie ma collègue doctorante, la meilleure pizza que j’ai jamais mangée, la superbe exposition de Tim Burton au musée national du cinéma… Y a de quoi se sentir vivre ! Surtout quand on passe d’une langue à une autre. C’est comme si une porte s’ouvrait vers l’extérieur et laissait pénétrer le printemps. Un peu précoce, car l’hiver ne commencera que dans trois jours (le 22 décembre). Je vous prierai donc de me pardonner pour l’image. 

La ville est magnifique sous le temps bleu, happée par les montagnes qui se dessinent à l’horizon. J’avais froid, mais sans plus (ça paye, cinq années passées à travailler dans un château tout l’hiver). Pour être honnête, les échanges m’ont réchauffé, m’ont donné du carburant pour affronter l’épreuve de rédaction. Discuter et collaborer avec des chercheurs européens me confortent dans la poursuite de la recherche universitaire. Je voudrais continuer à apprendre, parce que je prends conscience que travailler, théoriser sur le patrimoine n’est pas vain. 

La plus grande force d’UNITA réside dans son réseau et dans la volonté de créer des collaborations durables. Espagnols, Roumains, Italiens, Portugais… Je me souviendrai toujours de ces discussions autour de la table. En faisant le point sur nos situations, mes compères et moi-même en sommes venus à la conclusion suivante : sans échange, pas de collaboration, sans collaboration, pas de recherche fructueuse. En me le répétant, vous prêcherez une convaincue ! 

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